Le premier point important est qu'il ne faut pas forcément opposer les deux. On aimerait plutôt reformuler cette question par un PER et/ou une assurance-vie ? Ces deux produits peuvent être complémentaires. Là encore il va falloir adapter la réponse à votre situation. Et nous sommes là pour ça ! Mais il est quand même intéressant de creuser un peu le sujet pour comprendre les similitudes et différences qui existent.

Les avantages proposés par l’assurance-vie sont nombreux, il n’est donc pas étonnant que les Français aient plébiscité ce type de placement par le passé. Le PER est un nouveau produit d'épargne depuis 2019 encore peu connu mais qui présente également de gros points positifs en termes d’investissement et de fiscalité, qui le positionne comme un placement d'avenir. Alors quel est le cadre le plus intéressant pour vous?

Les similitudes

Le PER et l’assurance-vie sont tous les deux des produits d'épargne :

  • réglementés
  • souscrits de manière individuelle
  • facultatifs

Leur fonctionnement général est similaire :

  1. phase d’épargne / constitution : vous effectuez des versements volontaires qui sont investis sur différents supports financiers : contrats en euros, en unité de compte ou sur des fonds euros diversifiés ;
  2. phase de sortie : vous obtenez une rente ou un capital selon les la valeur de votre épargne (versements + intérêts ou plus-values) ;
  3. Vous disposez de conditions fiscales favorables pendant la phase d’épargne et/ou la phase de sortie.

Les différences

Dans les grandes lignes, ce qui distingue le PER de l’assurance-vie :

  • Le déblocage des fonds en anticipé peut se faire pour l'achat de votre résidence principale avec le PER, ce qui n'est pas le cas avec l'assurance-vie
  • L'économie d'impôt peut se faire avec le PER à l'entrée ou à la sortie contrairement à l'assurance-vie qui ne propose pas de déduction à l'entrée et propose seulement une exonération sur les plus-values à la sortie.

Durée et prix

Quelle durée de placement ?

  • Sur l'assurance-vie tout ou partie de l'argent versé est récupérable à tout moment par un rachat. Il est possible de fermer votre assurance-vie quelques mois après l'avoir ouverte comme après plusieurs décennies. L'avantage fiscal intervenant au bout de 8 ans il est conseillé de s'engager sur cette durée au minimum.
  • Le PER a pour vocation de préparer votre retraite. C'est à dire que les sommes versées sont normalement bloquées jusqu'à l'âge de votre retraite, moment à partir duquel vous pouvez récupérer l'argent placé et les intérêts sous forme de rente ou de capital. Néanmoins des conditions de sortie anticipées existent.

Quel prix ?

Chez les banques et compagnies d'assurance, de nombreux frais s'appliquent sur ces 2 contrats, (ce qui n'est pas le cas chez Caravel —> voir nos tarifs)

  • Frais d’arbitrage : frais prélevés par un assureur ou un gérant lorsque vous lui demandez de vendre certains titres de votre portefeuille pour en acheter d’autres.
  • Frais de dossier : aussi appelés frais de souscription ou frais d’entrée
  • Frais de l’enveloppe : les frais que vous payez pour avoir le droit de placer votre argent dans une enveloppe d’investissement. Ces frais sont prélevés par un assureur, dans le cas où votre enveloppe d’investissement est une assurance-vie.
  • Frais de gestion : ce sont les frais correspondant à la rémunération de la société de gestion qui gère votre portefeuille et optimise vos placements à votre place.
  • Frais de sortie : ce sont les frais que vous payez lorsque vous fermez un compte ou un contrat avant sa date d'échéance
  • Frais des supports : quand vous placez votre argent dans une assurance-vie, l'argent est investi dans des supports d’investissements, c’est-à-dire des produits financiers plus ou moins rémunérateurs et plus ou moins risqués. Ces produits prélèvent eux aussi des frais.
  • Frais de versements : correspondent au pourcentage qu’une banque ou un gérant prélève à chaque fois que vous versez de l’argent sur votre placement.

Si les appellations sont similaires, les forfaits ou taux appliqués ne le sont pas, et ils sont spécifiques à chaque contrat (qu’il s’agisse d’un PER ou d’une assurance-vie).

Ainsi, le nombre et le montant des frais dépend de chaque contrat et de l’organisme choisi, ces derniers étant libres de leurs tarifs.

Versements, rachat, transfert

Les cotisations

Concernant la constitution de l’épargne en elle-même, le PER offre une vraie flexibilité : il n’y a pas de versements minimum ou maximum à effectuer. On vous recommande cependant de mettre en place des virements réguliers, afin d’automatiser la gestion des dépôts.

Pour une assurance-vie, tout dépendra des conditions posées par votre contrat et de vos choix à la souscription de ce dernier. Vous pouvez choisir d’effectuer un versement à l’ouverture de la police, des versements libres ou encore des versements réguliers et prévus en amont.

Le déblocage

Pour débloquer les fonds sur votre PER avant la retraite les conditions sont les suivantes :

  • achat de votre résidence principale ;
  • accident de la vie ;
  • fin de droits aux allocations de chômage ;
  • surendettement, liquidation judiciaire de votre entreprise ;
  • invalidité ou décès de votre conjoint.

Avec une assurance-vie le déblocage est libre. Par contre la date du retrait est importante car elle impacte directement la fiscalité des intérêts générés par le placement : afin de bénéficier de l’abattement fiscal, il faut attendre minimum 8 ans avant de débloquer l'argent.

Le transfert

C'est le gros avantage du PER. Une assurance-vie n'est pas transférable d'un organisme à un autre, si vous souhaitez changer il faut fermer le contrat et en ouvrir un autre.

Avec le PER tout change : vous pouvez demander à tout moment de transférer votre PER chez un autre gestionnaire si les rendements sont peu intéressants ou les frais trop élevés.

Attention, en transférant votre PER chez Caravel, vous pouvez être soumis à des frais de transfert facturés par votre gestionnaire actuel (ces frais sont négociables à la souscription et ne sont plus applicables si votre PER est âgé d’au moins 5 ans).

Vous voulez en savoir plus sur le transfert ? Nous avons un article dédié.

La sortie

Pour un PER, la sortie du contrat s’effectue au moment de la retraite (ou lors de sortie anticipée). La plupart des épargnants choisissent de bénéficier d’une rente viagère. Cela signifie qu’ils recevront une somme tous les mois, et ce pendant toute leur vie à partir de leur départ en retraite. Elle s’ajoutera au montant perçu au titre de leur pension de retraite.

Depuis la promulgation de la loi PACTE en décembre 2019, vous pouvez sortir 100 % de votre épargne en capital au moment du passage en retraite.

Comme précisé au dessus, il est possible de sortir à tout moment d’une assurance-vie. Ainsi, vous pouvez, selon vos besoin de trésorerie et votre stratégie d’épargne :

  • effectuer un ou plusieurs rachats au cours de la vie du contrat : faisable jusqu’à ce que vous n’ayez plus de capital sur votre assurance-vie. Le contrat s’éteindra de fait.
  • choisir de recevoir une rente. Pour ce faire, votre gestionnaire convertira le montant épargné en rente. Attention, une fois ce choix validé, vous ne pourrez plus faire de rachats.

Le cas de décès du souscripteur

A l'ouverture d'un PER vous avez plusieurs options :

  • en cas du décès du souscripteur d’un PER pendant la phase d’épargne : le conjoint et les enfants peuvent percevoir une rente ou des annuités garanties calculées selon le montant épargné. Les sommes ne sont pas soumises aux droits de succession.
  • en cas de décès du souscripteur d’un PER pendant la phase de rente : tout ou partie de la rente acquise peut être reversée aux conjoints et aux enfants selon le contrat souscrit. Les fonds seront exonérés de droits de succession.

Attention, si vous avez choisi une rente sans réversion à votre décès, la valeur de votre plan sera conservée par votre organisme (c’est-à-dire que les fonds épargnés seront perdus).

L’assurance-vie, elle, prévoit des avantages fiscaux sur la transmission. C’est l’un des points fort de ce type de contrat. Une clause bénéficiaire est toujours comprise dans une assurance-vie. Elle permettra aux bénéficiaires de votre choix de percevoir la valeur de votre contrat au moment de votre décès et si vous n’avez pas transformé votre épargne en rente.

En cas du décès du bénéficiaire, il y a deux règles à prendre en compte :

  • Les droits de succession : les primes versées après 70 ans et excédant un montant de 30 500€ sont imposables.
  • Prélèvement de 20% : ce prélèvement s’applique aux primes non soumises aux droits de succession et supérieures à 152 500€ par bénéficiaire (pour l’ensemble des contrats souscrits sur la tête de l’assuré).

Si vous avez choisi le versement d’une rente, vous pouvez tout de même protéger vos proches en cas de décès, de manière optionnelle : la clause de réversion permet à un bénéficiaire de se voir attribuer votre rente.

La rentabilité

Ces deux types de contrats présentent des particularités en terme de fiscalité.

Basées sur les mêmes supports financiers, l'objectif est de produire des intérêts ou de faire une plus-value. C’est vous qui choisissez le niveau de risque que vous souhaitez prendre (faible sur un fonds euros qui est le support le plus sécurisé, modéré sur des fonds en euros diversifiés et plus importants en unités de compte).

La performance du rendement dépend donc de vos choix et bien entendu de la qualité des supports qu'on vous propose dans votre contrat.

Concrètement, en 2020, le gain financier est-il plus intéressant avec une assurance-vie ou avec un PER ? Depuis 2017, la moyenne du rendement des fonds en euros des PER est globalement similaire à celle de l’assurance-vie.

Remarque : Nous ne pouvons objectivement comparer que les performances des placements sécurisés. Les rendements non garantis sont très variables car ils dépendent directement de vos choix en matière de contrat (frais, conditions, supports d’investissement proposés, politique de l’organisme gestionnaire)…

La fiscalité

A l'entrée

Pendant la phase d'épargne, les versement effectués sur votre PER sont déduits de vos revenus dans le calcul de l'impôt. Autrement dit les dépôts effectués sont exonérés d'impôts et vous permettent même de faire des économies (dans la limite de 10% de vos revenus annuels).

C'est un atout indéniable du PER. Plus vous êtes soumis à un taux marginal d'imposition élevé et plus la réduction d'impôts sera importante.

A contrario les versements que vous effectuez sur votre contrat d’assurance-vie pendant la phase de constitution ne vous apportent aucun avantage fiscal.

A la sortie : en rente

La rente viagère d’un PER est à déclarer dans vos revenus comme une pension de retraite. Elle est donc soumise, après un abattement de 10 %, à l’impôt sur le revenu (selon votre taux d’imposition) et aux prélèvements sociaux (entre 5,5 et 10 %). La sortie en rente d’un PER n’apporte pas d’avantage fiscal.

La rente viagère, dans le cadre d’une assurance-vie, est elle aussi soumise à l’impôt sur les revenus (selon votre taux marginal) ainsi qu’aux prélèvements sociaux (entre 15,5 % et 17,2 %) après un abattement de 30 % à 70 % qui varie selon l’âge de l’assuré au moment des versements. La fiscalité de la sortie en rente d’une assurance-vie n’est donc pas particulièrement intéressante.

A la sortie : en capital

Si vous avez opté pour une sortie du PER en capital, la part concernée sera au choix :

  • imposée au même titre que votre rente (donc abattement de 10 % puis imposition au titre de l’impôt sur le revenu et des prélèvement sociaux) ;
  • imposée selon un prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) de 7,5 % et prélèvement sociaux, après abattement de 10 % ;
  • imposée selon le système du quotient. Plus rare, ce calcul est effectué par votre caisse d’impôts.

Au contraire, pour une assurance-vie la fiscalité sur le capital lors d’une sortie (rachat) est très avantageuse à partir de 8 années de souscription car seule la part d’intérêt (et non celle des dépôts) est imposée à hauteur 7,5 %.

De plus, un abattement important est prévu, de 4 600 € par an et par personne (le double pour un couple). Cette fiscalité à la sortie en capital est un des avantages principaux de l’assurance-vie.

Si votre assurance-vie est plus jeune (moins de 8 ans), les gains seront imposés selon l’ancienneté du contrat : entre 35 % et 15 %, ou selon votre taux d’imposition, ou enfin selon le prélèvement forfaitaire unique mis en place en 2018. La fiscalité d’un rachat d’une jeune assurance-vie est donc moins intéressante que celle appliquée en cas de retrait après 8 ans de contrat.

Et l’ISF dans tout ça ? Pendant la phase d’épargne, les sommes versées dans votre PER sortent de l’assiette taxable à l’ISF. Ce sera aussi le cas en phase de rente (sous conditions de versements annuel minimaux pendant 15 ans). L’exonération de l’ISF / IFI rajoute donc un autre atout fiscal en faveur du PER. A contrario, en phase de constitution, la valeur des versements en unités de compte composées d’actifs immobiliers devront être déclarés auprès de l’impôt sur la fortune (IFI, soit le nouveau RSI).

Les détails de la fiscalité et les conditions de sorties du PER sont disponibles dans notre centre d'aide.

Alors, on décide quoi ?

Le mode de fonctionnement de ces deux produits d’épargne est similaire, mais nous avons vu que leurs différences sont importantes, tant sur le plan fiscal que sur la sortie.

  • Le PER est dédié à votre retraite : la fiscalité du PER est avantageuse lors de la phase d’épargne grâce à la défiscalisation des versements, mais l’épargne est bloquée sauf exceptions.
  • L’assurance-vie offre plus de liberté : les fonds sur une assurance-vie sont disponibles en permanence, via des rachats. Vous pouvez choisir de sortir en rente comme en capital, en bénéficiant d’allègements fiscaux si votre contrat a plus de 8 ans.

Notre Bilan

Ces deux produits sont complémentaires dans l'objectif de la préparation de votre retraite. Nous vous recommandons d'ouvrir les 2 et de répartir de façon homogène votre épargne en fonction de votre situation personnelle.Le PER est surtout indiqué pour les contribuables fortement imposés pendant la phase d’épargne car ses versements sont déductibles du revenu imposable ou pour les indépendants. L’assurance-vie permet, elle, de transmettre un capital important sans être soumis aux droits de succession. Ainsi, suivant votre situation et votre stratégie d’épargne pour votre retraite, un de ces contrats ou les deux peuvent être particulièrement adapté à vos besoins.

Ce qu'il faut retenir

  • L'assurance-vie est plus liquide, mais avec le PER, vous avez le choix de bénéficier de l'avantage fiscal au versement ou à la sortie.
  • L'assurance-vie et le PER sont complémentaires !
  • Si vous avez une assurance-vie de plus de 8 ans et que vous êtes à plus de 5 ans de la retraite, vous pouvez le transférer dans un PER pour bénéficier d'un double abattement !

Actions concrètes à faire