Tous les ans au début du mois d’avril, c’est un peu la même rengaine : l’hiver est désormais derrière nous, le temps s’adoucit progressivement… et il est temps de penser fiscalité en vérifiant et complétant sa déclaration de revenus pour l’année précédente.

Pourtant, si l’acte est routinier, le contexte, lui, l’est (beaucoup) moins : dernièrement, tout le petit monde de l’économie a un peu été bouleversé par une période riche en événements. De l'inflation qui explose, à l'instabilité sociétale et géopolitique, des banques qui cèdent à la panique aux marchés en baisse… Bref, on a connu mieux.

Alors, en conséquence, le gourvernement tente de rebooster le pouvoir d'achat des français, et pas mal de petites nouveautés viennent s’ajouter à la traditionnelle déclaration de début d’année.

L’occasion est donc trop belle pour ne pas faire un petit état des lieux de ce qui change en 2023.

Déclaration des impôts 2023 : les bases

Mais avant toute chose, retour sur les classiques.

La campagne de déclaration des impôts 2023 s’est ouverte ce jeudi 13 avril à minuit. C’est à dire qu’il est désormais possible de renseigner ses revenus de l’année 2022 sur le site impots.gouv.fr, dans le but de calculer ses futurs impôts et autres réductions.

Et pour ne pas subir de majoration (10 % sur l’avis d’imposition en cas de retard sans mise en demeure), il va falloir être réactif car les dates sont gravées dans le marbre, avec un calendrier établi selon votre département de résidence :

Départements n°01 à 19 et étrangers : jeudi 25 mai 2023

Départements n°20 à 54 : jeudi 1er juin 2023

Départements n°55 à 974/976 : jeudi 8 juin 2023

Pour les usagers qui n’ont pas accès à internet ou qui sont dans l’impossibilité de remplir leur déclaration en ligne, une version papier pré-remplie sera mise à leur disposition, qu’il faudra renvoyer avant le 22 mai 2023.

Pour les autres, tout se passera entièrement en ligne avec, ici aussi, une version déjà pré-complétée qu'il faudra vérifier et potentiellement corriger. Un acte qui n’est pas si anodin, et qui peut s'avérer particulièrement stressant pour les grands phobiques administratifs. Dans cette éventualité, notre article qui vous aide à calculer simplement vos impôts sera votre plus grand allié.

Déclaration d’impôts et PER

Vous le savez, le PER (Plan d’Épargne Retraite) possède un avantage fiscal, et pas des moindres. Il ouvre la porte à une déductibilité fiscale, c'est-à-dire une réduction ou une exonération des impôts dûs.

Pour faire simple, il existe deux cas de figure :

  • Vous décidez de déduire les versements que vous effectuez sur votre PER pour faire baisser votre impôt sur le revenu annuel
  • Vous attendez le déblocage des fonds pour bénéficier d’une déduction fiscale sur l’ensemble de votre épargne

Dans le cadre du premier scénario, vous devez donc déclarer dès aujourd’hui l’ensemble des versements que vous avez effectués tout au long de l’année 2022. C'est une information présente dans les documents qui sont mis à votre disposition dans votre espace client Caravel (Imprimé Fiscal Unique, section “mon compte”).

Côté nouveautés, c’est simple, il n’y en a pas. Le processus reste donc en tous points identique à celui de l’année précédente, et la déclaration s’effectue donc de manière relativement simple : il n'y a qu'à suivre le guide 👇

En cas de doute, vous pouvez également consulter notre article sur la déclaration d’impôts lorsque l’on possède un PER, ce dernier revenant en détail sur toutes les étapes à suivre, en lien avec votre situation (notamment salarié ou indépendant).

Les nouveautés à déclarer en 2023

Ce qui change en 2023, par contre, c’est un ensemble de petites mesures qui visent la plupart du temps à contrecarrer l’inflation (qui continue actuellement sa folle course). Le gouvernement tente donc, entre deux appels du peuple à guillotiner le chef de l’État, de redonner un peu de pouvoir d’achat aux contribuables à travers quelques petits changements que voici :

Le barème de l'impôt revalorisé

La loi de finances 2023 l’avait annoncé, c’est désormais fait : le barème de l’impôt sur le revenu a été revalorisé de 5,4%. Ainsi, les tranches progressives ont été recalculées à hauteur de l’inflation, ce qui aura pour conséquence de faire baisser les impôts à régler si les revenus déclarés n’ont pas augmenté.

Le nouveau barème :

Jusqu'à 10.777€ : 0%

De 10.778 à 27.478€ : 11%

De 27.479 à 78.570€ : 30%

De 78.571 à 168.994€ : 41%

Plus de 168.994€ : 45%

Pour en savoir plus, l’UFC Que Choisir a traité le sujet dans un dossier complet.

Et également celui de l'indemnité kilométrique

Même raisonnement en ce qui concerne le barème de l'indemnité kilométrique, ce petit coup de pouce destiné à déduire des impôts les frais de déplacement à titre professionnel, effectués à bord d’un véhicule personnel.

Calqué sur l’inflation de 2022, le barème a été revalorisé de 5,4%.

Le plafond des heures supplémentaires passe à 7500 euros

Auparavant fixé à 5000 euros, le plafond des heures supplémentaires défiscalisées passe donc à 7500 euros. Cela signifie donc que les travailleurs qui effectuent des heures supplémentaires ou complémentaires jusqu'à ce montant ne paieront pas d'impôts sur ces revenus.

Les frais de covoiturage sont désormais déductibles

Si vous optez pour le covoiturage afin de vous rendre à votre travail, vous pourrez désormais déclarer les dépenses engendrées en tant que frais professionnels déductibles.

Attention cependant, cet avantage n’est destiné qu’aux contribuables ayant privilégié les frais réels à la place de l’abattement de 10%.

Les RTT peuvent être convertis en rémunération, et sont exonérés

Autre bonne nouvelle, la monétisation des jours de repos ou de RTT pris à partir du 1er janvier 2022 est désormais exonérée d'impôt. Rémunérés comme des heures supplémentaires, ils jouissent donc du même plafond : 7500 euros.

Encore une fois, gare aux pièges car tout le monde n’est pas concerné (notamment les salariés ayant conclu une convention de forfait en jours), mais le site du ministère du travail explique en détails tous les cas de figure.

Le crédit d'impôt pour les frais de garde d’enfants augmente

Les parents seront particulièrement attentifs à cette nouveauté : le plafond du crédit d'impôt accordé sur les frais de garde d'un enfant de moins de 6 ans passe à 3 500 euros. contre 2 300 euros auparavant.

Dans les faits, cela veut dire qu’un couple dépensant 3500 euros par an et par enfant pour le faire garder, bénéficiera d’un crédit d’impôt réévalué à 1750 euros contre 1150 euros l’année dernière.

Un nouveau service en ligne pour les propriétaires

Conséquence de la suppression de la taxe d’habitation, les propriétaires devront désormais déclarer l’identité des occupants de leurs biens immobiliers via un nouveau service. L’objectif étant d’identifier les résidences qui demeurent taxables.

Il s’agit d’une action obligatoire possédant sa propre date butoir : le 30 juin 2023.

Exonération totale des pourboires

Bonne nouvelle pour tous les salariés qui travaillent quotidiennement au contact d’une clientèle : tous les pourboires perçus à partir du 1er janvier 2022 sont exonérés de l'impôt sur le revenu, de contributions sociales et de cotisations.

Le piège ? Seuls les employés touchant au maximum 1,6 fois le Smic sont concernés.

Il est donc temps de passer à l’action et de déclarer dès aujourd’hui vos différents revenus ! Et si vous souhaitez calculer simplement et rapidement votre réduction d’impôt, n’hésitez pas à consulter notre simulateur de fiscalité.