
Avoir un enfant, l’élever, adapter son rythme de travail à ses besoins… Ces choix de vie ont un impact fort sur votre quotidien, mais aussi sur votre future retraite. Pourtant, la majorité des parents ignorent qu’ils peuvent bénéficier de trimestres supplémentaires, de majorations ou de dispositifs spécifiques. Et dans un système de retraite qui valorise avant tout la durée de cotisation, ces avantages peuvent faire la différence.
Dans cet article, nous vous expliquons concrètement comment la parentalité peut influencer votre retraite, quels sont vos droits, comment les faire valoir, et ce qui a changé avec la réforme de 2023.
Parent : je valide des trimestres en plus pour ma retraite
C’est l’un des effets les plus concrets : chaque enfant peut vous permettre de valider jusqu’à 8 trimestres de retraite. C’est l’équivalent de deux années de travail, qui peuvent être ajoutées à votre durée d’assurance. Ces trimestres sont répartis ainsi :
- 4 trimestres au titre de la maternité ou de l’adoption ;
- 4 trimestres au titre de l’éducation de l’enfant.
Ces trimestres ne sont pas automatiques : ils sont attribués sous certaines conditions. Par exemple, pour bénéficier des trimestres d’éducation, il faut avoir vécu avec l’enfant pendant au moins un an au cours des 4 premières années suivant sa naissance ou son adoption, sans avoir été privé de l’autorité parentale.
La réforme de 2023 a aussi modifié leur répartition : 2 trimestres “éducation” sont désormais attribués automatiquement à la mère, tandis que les 2 autres peuvent être répartis librement entre les parents via un formulaire à remplir avant les 4 ans de l’enfant. En l’absence de choix ou en cas de désaccord, c’est la mère qui les reçoit.
🎯 À retenir : ces trimestres peuvent avoir un impact décisif sur l’âge auquel vous atteindrez le taux plein. Ils sont donc à revendiquer dès que possible.
Parent au foyer : ai-je cotisé sans le savoir ?
Vous avez interrompu ou réduit votre activité pour élever vos enfants ? Vous avez peut-être été affilié automatiquement à l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF). Ce dispositif, géré par la CAF, permet de valider des trimestres de retraite sans travailler, à condition d’être bénéficiaire de certaines prestations sociales (complément familial, allocation journalière de présence parentale, etc.).
L’AVPF fonctionne comme une cotisation fictive : la CAF verse une contribution à votre régime de retraite, ce qui permet de simuler un revenu et de valider des trimestres. C’est une façon de ne pas pénaliser les carrières interrompues pour raisons familiales, notamment chez les femmes.
🔎 Vérifiez vos droits AVPF sur le site de la CAF
Maternité, adoption, congé parental : ce que je valide (ou pas)
Autre zone floue pour beaucoup de parents : qu’est-ce que nous validons réellement quand nous prenons un congé maternité, adoption ou parental ?
Depuis 2014, pour les congés maternité, un trimestre est validé pour chaque période de 90 jours d’indemnités journalières. Avant 2014, seul le trimestre civil de l’accouchement est pris en compte. Même logique pour les congés d’adoption terminés après décembre 2013.
Le congé parental permet, lui, de valider autant de trimestres que de mois d’interruption effective. Attention, ces trimestres ne se cumulent pas avec les majorations pour maternité, adoption ou éducation : vous ne pouvez bénéficier que d’un seul type de majoration par enfant.
💡 À savoir : le congé parental peut être pris à temps partiel ou complet. Dans les deux cas, la validation des trimestres s’ajuste proportionnellement à la durée réelle du congé.
Enfant handicapé : une reconnaissance particulière dans le calcul de la retraite
Si vous avez élevé un enfant en situation de handicap, même sans lien biologique ou adoptif, vous pouvez obtenir jusqu’à 8 trimestres de majoration. Ces trimestres sont accordés si l’enfant a un taux d’incapacité d’au moins 80 % et bénéficie de l’AEEH ou de la PCH.
Un trimestre est validé pour chaque période de 30 mois pendant laquelle vous avez perçu une allocation ou assuré la prise en charge effective de l’enfant. Ces trimestres se cumulent avec les autres majorations : être parent d’un enfant handicapé ouvre donc des droits spécifiques supplémentaires.
Et ce n’est pas tout : si vous ne remplissez pas les conditions classiques pour une retraite à taux plein, vous pouvez bénéficier de ce taux dès 65 ans si vous avez été aidant familial ou salarié auprès de l’enfant pendant 30 mois consécutifs.
Familles nombreuses : un bonus dès 3 enfants
Avoir trois enfants ou plus vous donne droit à une majoration automatique de 10 % de votre retraite de base. Ce bonus s’applique même si vous n’êtes pas le parent biologique, à condition d’avoir élevé les enfants pendant 9 ans avant leurs 16 ans, à votre charge ou à celle de votre conjoint.
Ce droit est ouvert à tous les régimes de retraite, y compris pour les indépendants. Il constitue un avantage souvent oublié, mais qui peut représenter plusieurs centaines d’euros par an.
🎯 Cumulable : cette majoration s’ajoute à toutes les autres (trimestres, surcote, etc.).
Décès du conjoint : ai-je droit à la pension de réversion ?
La retraite de réversion permet de toucher une partie de la retraite de son conjoint ou ex-conjoint décédé. En cas de décès de votre conjoint(e), vous pourrez peut-être bénéficier d’une retraite de réversion si vous remplissez les conditions (avoir été marié, avoir au moins 55 ans, et avoir des revenus sous certains seuils). La retraite de réversion est égale à 54 % de la retraite que percevait ou aurait pu percevoir votre conjoint ou ex-conjoint décédé, et le montant peut être réduit en fonction de vos ressources.
Si vous avez des enfants à charge au moment de la réversion, vous pouvez percevoir une majoration forfaitaire par enfant, en plus du montant de base.
➡️ En savoir plus sur la retraite de réversion
Surcote parentale : un bonus de la réforme 2023
Introduite par la réforme de 2023, la surcote parentale vise à valoriser les parents qui ont continué à travailler après avoir acquis tous leurs trimestres. Pour en bénéficier, vous devez :
- être né·e à partir de 1964 ;
- avoir obtenu au moins un trimestre de majoration (maternité, adoption, éducation, etc.).
Chaque trimestre cotisé au-delà de la durée requise pour le taux plein vous donne droit à une majoration de 1,25 % sur votre retraite, dans la limite de 5 %.
Prenons l'exemple de Claire qui a élevé deux enfants. Elle atteint le taux plein à 63 ans mais choisit de travailler 12 mois de plus. Elle bénéficie alors d’une surcote parentale de 5 %, en plus des trimestres supplémentaires pour ses enfants.
Ne pas laisser ses droits retraite de côté
Élever un enfant, prendre un congé, accompagner un enfant en situation de handicap : autant de choix de vie qui peuvent aussi être valorisés dans votre future retraite. Mais encore faut-il connaître ses droits, faire les démarches à temps, et vérifier son relevé de carrière.
Chez Caravel, nous sommes convaincus que l’égalité passe aussi par une retraite plus juste pour les parents. Nous vous aidons à piloter votre épargne retraite en toute autonomie, en complément de votre retraite de base. Simple, responsable, sans jargon.
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