Le sujet de la retraite en France est un sujet complexe qui soulève de nombreux débats.

Nous sommes à la recherche du système pour satisfaire le plus grand nombre et ce n'est pas simple. Il y a d'un côté le poids de l'histoire (voir article Petite histoire de la retraite en France) mais aussi par la complexité de notre système actuel aux multiples facettes. Nous vous donnons ici les 3 points-clés pour comprendre comment fonctionne le système de retraite en France.

1. Le principe

En France, le système de retraite est basé sur un principe très simple : les actifs financent les pensions des retraités.

On comprend bien ce que cela signifie : les travailleurs cotisent durant leur vie active, ces cotisations servent à financer les pensions des retraités pendant cette même période. Lorsque ces mêmes actifs qui avaient cotisés pour leurs aînés seront à la retraite, ce seront les cotisations des travailleurs à ce moment-là qui paieront leurs pensions retraite.

C'est un principe basé sur la solidarité et la répartition qui est fondamentalement ancré en France  et cherche à garantir aux personnes âgées des conditions de vie décentes.

Alors vous allez me dire mais pourquoi le remet-on en cause alors que son fonctionnement semble simple et fondé sur des valeurs comme la solidarité ?

Il faut déjà rappeler que depuis 1945, et la création du système tel qu'on le connaît aujourd'hui, il y a eu de nombreuses réformes. Et il faut aujourd'hui adapter le fonctionnement de ce système à deux critères principaux :

  • la répartition actifs et retraités au sein de la population
  • l'allongement de l'espérance de vie et donc du temps passé en étant à la retraite.

Quelques repères chiffrés pour vous illustrer cela.

La répartition des actifs et retraités : En 1960 le ratio était de plus de 4 actifs pour 1 retraité. En 2020, il y a seulement 1,4 actifs pour 1 retraité. En 2040 il y aura 1 actif pour 1 retraité. On voit bien alors que le système de solidarité fait face à un nouveau déséquilibre.

L'allongement de l'espérance de vie : Aujourd'hui le temps passé à la retraite est de plus en plus important : Il est de +28 ans pour les femmes et de +24 ans pour les hommes.

Il faut financer non seulement un nombre de plus en plus grand de retraités et sur des durées de plus en plus longues. Alors que de l'autre côté, le nombre d'actifs ne grandit pas de façon proportionnel au nombre de retraité, et que leurs cotisations ne sont plus suffisantes pour couvrir la longévité des retraités!

S'il n'y a plus assez d'actifs pour compenser et financer les pensions des retraités on arrive à une limite du système. L'objectif est bien sûr de le pérenniser mais à titre individuel il est important de bien comprendre comment tout cela fonctionne pour pouvoir prendre des décisions éclairées par rapport à sa situation.

2. Le panorama

Si on schématise le panorama français sur le sujet de la retraite on trouve 3 niveaux :

  • les régimes de base qui sont légalement obligatoires et dont les règles sont fixées par les pouvoirs publics,
  • les régimes complémentaires, également obligatoires mais gérés par les partenaires sociaux,
  • les dispositifs supplémentaires d’épargne retraite collective ou individuelle.

Les deux premiers niveaux sont obligatoires, le troisième est facultatif, volontaire.

Revenons plus en détails sur chacun de ces points.

Les régimes "de base"

Il n'existe pas de régime universel, chaque catégorie socio-professionnelle dispose de sa propre caisse.

Ces régimes sont obligatoires et les règles sont fixées par les pouvoirs publics. Les pensions sont versées par ces caisses spécifiques. Il en existe de plusieurs type selon la nature de l'activité professionnelle.

Globalement, chacun de ces régimes fonctionnent sur le principe de répartition que l'on a vu précédemment. Les droits acquis sont comptabilisés par trimestre, c'est-à-dire qu'ils sont validés sur la base d'un minimum d'heures travaillées.

Il existe :

  • Le régime général pour les salariés du secteur privé et les salariés non titulaires du secteur public - Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV).
  • Le régime social des indépendants pour les artisans, commerçants et chefs d'entreprise, c'est à dire les travailleurs non salariés - Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV). (Voir les évolutions de la retraite pour les indépendants)
  • Les régimes des professions libérales pour les médecins, pharmaciens, architectes, avocats, experts comptables, etc. - Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse des professions libérales (CNAVPL) et Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF).
  • Mutualité sociale Agricole pour les Exploitants agricoles non-salariés et les Salariés agricoles - Caisse de retraite de base de la MSA.
  • Les régimes spéciaux principalement pour les salariés du secteur public, fonctionnaires de l'Etat, agents des collectivités locales, salariés de certaines entreprises nationales (SNCF, RATP, Opéra, Comédie Française, etc.)

Les régimes complémentaires

Contrairement aux régimes de base, les régimes complémentaires sont fondés sur un système de points et non de répartition. Egalement obligatoires, ils viennent en complément de la retraite de base.

Les régimes complémentaires dépendent de la nature de l'activité professionnelle et certains sont même spécialisés par profession. Ils ne sont pas gérés par les pouvoirs publics mais par les partenaires sociaux.

Ils fonctionnent selon un régime de points. C'est à dire que vos cotisations vous rapportent des points qui seront, à votre retraite, convertis en pension. Ces cotisations sont versées par le patron et le salarié, dans le cas d'un salarié, et sont indexées sur le salaire.

Quelques exemples :

  • Les salariés du secteur privé sont affiliés à l’AGIRC-ARRCO et l’IRCANTEC pour les salariés non-titulaires du public.
  • La majorité des salariés du secteur public sont rattachés à la RAFP.
  • Parmi les travailleurs indépendants il existe une multitude de sous-catégories.
  • les artisans, commerçants et industriels sont rattachés à la CNAV
  • pour les professions libérales il existe la CPRN pour les notaires, la CAVP pour les pharmaciens, la CAVEC pour les experts comptables, la CIPAV pour les professions libérales diverses,...

Vous l'aurez compris le panorama de la retraite est dense et toutes ces règles sont suspendues au projet de réforme des retraites qui prévoit la fusion des 42 régimes de retraites existants (base et complémentaires) en un régime universel, dont le vote à l’Assemblée nationale a eu lieu en 2020.

En savoir plus sur la retraite en tant qu'auto entrepreneur.

Les dispositifs supplémentaires : l'épargne retraite collective et/ou individuelle

Il existait déjà jusqu'en 2019 des dispositifs dit "supplémentaires" qui permettaient à chacun d'épargner pour sa propre retraite: les anciens produits d'épargne retraite (aux noms plus ou moins barbares : le PERP, Madelin, PERCO, article 83). Ces dispositifs ont été simplifiés avec la loi PACTE en 2019 dans l'objectif de faciliter l'accès à l'épargne, avec la création d'un seul et unique Plan Epargne Retraite (PER) commun à tous quelque soit votre activité pro ou situation perso.

En comparaison avec les anciens produits d'épargne retraite, le nouveau PER présente de nouveaux avantages et une plus grande flexibilité. Les transferts de ces anciens produits vers le nouveau PER sont grandement conseillés et seront obligatoires d'ici à 2023. L'idée derrière tout ça étant d'aboutir à un produit unique pour plus de lisibilité pour vous.

Le PER est un produit d'épargne long terme qui vous permet d'économiser pendant votre vie active pour obtenir, à partir de l'âge de la retraite, un capital ou une rente.

Il existe 3 compartiments dans ce nouveau PER :

  • le plan épargne retraite individuel, ouvert et accessible à tous
  • le plan épargne retraite d'entreprise collectif, ouvert aux salariés d'une entreprise, sans obligation de souscription
  • le PER d'entreprise obligatoire, plan d'épargne retraite collectif pouvant être souscrit par l'entreprise

Pour en savoir plus sur le dispositif proposé par Caravel.

Penchons-nous maintenant sur le calcul de la pension retraite.

3. Le calcul de votre retraite

Selon votre parcours, vos catégories socio-professionnelles, vos secteurs d'activités il est très compliqué de vous donner un calcul universel pour savoir quel sera le montant de votre pension retraite. D'autant plus qu'au démarrage de notre vie professionnelle nous n'avons pas encore une visibilité sur un aussi long terme.

Mais les éléments qui seront pris en compte dans le calcul seront :

  • votre âge au moment de votre départ à la retraite
  • le nombre d'années de cotisations
  • vos revenus

Les réformes en cours visent à universaliser ce système notamment pour correspondre à une nouvelle organisation et une nouvelle flexibilité du travail.

Concernant les dispositifs facultatifs c'est vous qui avez la main. Si vous voulez tester ce que vous pourriez obtenir en commençant dès aujourd'hui, vous pouvez tester gratuitement notre simulateur.

Note : Les réformes en cours visant à un régime universel à point n'ont pas encore été menées à leur terme. Jusqu'à présent le système présenté ici fonctionne toujours selon ces mêmes principes.

Ce qu'il faut retenir

  • Le système de retraite en France se base sur la solidarité et fonctionne sur le principe de répartition.
  • Votre retraite dépend fortement de votre statut professionnel.
  • En plus des cotisations obligatoires, il existe des outils comme le PER qui vous permettent d'épargner pour votre retraite.

Actions concrètes à réaliser